Chouchenn

Il était une fois une brebis grandiose qui eut, peu avant le début du printemps, trois petits agneaux.

Le premier agneau était fort et grand, le deuxième était vigoureux et gourmand. Mais le troisième agneau restait petit et n’avait plus rien à manger une fois ses frères repus. Alors le troisième petit agneau commença à dépérir lentement, ne pouvant même plus se lever pour aller vers sa maman.

Au sixième jour, il advint qu’une bergère de passage en cette ferme vit le petit agneau en triste état.

N’écoutant que son cœur, la bergère aussitôt l’adopta.

Mais ne devient pas brebis qui veut…

L’agneau sans force dût être gavé, choyé, réchauffé, réconforté de jour comme de nuit et enfin, après quelques temps, le miracle se produit : Chouchenn le battant reprit vie, se leva et but avec appétit au biberon qu’on lui tendit.

Trop petit pour être laissé sans protection - avec les autres brebis qui couvaient encore trop chacune leur progéniture - il resta à la maison, se fit des deux chiens des compagnons et grandit de belle façon.

Les feuilles de ronce furent son met de prédilection, puis les herbes juteuses et les autres jeunes feuilles d’arbres l’aidèrent à varier doucement son alimentation.

Mais un agneau n’est pas un chien et quand il fut évident que son éducation devait passer par ses paires, il dut se faire une raison et s’habituer, non sans un peu de mal, à la vie de la bergerie.

Après quelques jours, il sût se faire une humble place dans le troupeau et depuis, il vit sa vie de jeune mouton, orphelin certes, mais bien vivant et avec d’heureux compagnons pour toute la vie.

(Chouchenn aura 2 mois le 6 mai)