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Nostepinne

Il s’agit d’un petit instrument tout simple servant à réaliser de jolies pelotes. En plus d’être belles, ces pelotes ont la particularité de pouvoir se dévider par l’intérieur. Et là... je vois briller les yeux des tricoteuses qui connaissent les avantages de la pelote qui ne danse pas dans tous les sens durant l’ouvrage 😅

En tant que fileuse, une pelote qui se dévide de cette façon est un très gros avantage lorsque j’effectue le retors du fil (c’est-à-dire lorsque je refile ensemble deux brins pour un faire un fil plus épais et plus solide) puisque je ne suis pas obligée de filer deux bobines mais une seule que je remets en pelote.

(Photos issues du site https://www.spinartiste.com)

 

Donc le nostepinne - j’avoue ne pas avoir trouvé de terme équivalent dans la littérature française traitant du sujet mais on pourrait tout aussi bien l’appeler bobinoir manuel - est une sorte de tube (ou même juste un rouleau de papier toilette). Mais quel plaisir de pouvoir fabriquer soi-même un bel exemplaire en bois, patiemment sculpté (je n’ai malheureusement pas de tour à bois), râpé, poncé et enfin huilé.

La source historique de cet objet n’est pas très claire. Le terme vient du scandinave, on retrouve des nøstepinne (ou nostepinde, nystepinne en suèdois) finement sculptés en Norvège et en Suède mais de quand date vraiment son utilisation ? D’aucuns le font remonter au moins aux Vikings (c’est parfois le terme utilisé pour décrire les quenouilles à main retrouvés en fouille archéologiques… qui servaient peut-être aussi à cet usage ?) mais son principe est tellement simple qu’il ne serait pas étonnant de le voir apparaître bien avant, tout comme pour le naalbinding – qui a aussi reçu un nom scandinave mais dont la technique était aussi utilisée au Moyen Orient. C’est à mon avis probablement un usage mondial et très ancien qui l’a fait venir jusqu’à nous.

Ceux sculptés et creusés possédant des petits billes de bois dans leur manche sont particulièrement remarquables : il s'agirait en fait plus d'une astuce (masculine ?) pour vérifier que le travail (féminin ?) s'effectue sans arrêts intempestifs plutôt que d'une réelle décoration 😏 Il peut, paraît-il, servir de hochet.

Comment ça fonctionne ?

... très simplement : on coince l'extrémité du fil dans la petite fente en haut (histoire de ne pas perdre le fil intérieur quand on ôtera la pelote de l'engin) et on entoure le fil autour de la tige.

En tournant légèrement le nostepinne pendant l'enroulage, le fil se positionne en se décalant un tout petit peu à  chaque tour.

On obtient une pelote très gracieuse dont la forme peut varier selon la façon dont on place le fil (cake un peu carré ou boule toute ronde), qu'on peut dévider par l'intérieur ou l'extérieur... ou les deux, comme pour le retors ou un tricotage à deux brins.


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