· 

Festival "Autour de la laine"

Les 19 & 20 novembre se tenait, pour une première édition, le festival "Autour de la laine", organisé par l'association L'avranchin en liberté.

Ces deux journées se sont déroulées au marché couvert de Saint Hilaire du Harcouët (50) qui a accueilli quelques dizaines de moutons représentant différentes races ovines du grand Ouest, parmi lesquelles notre emblématique et si sympathique Avranchin, mais aussi le Cotentin, le Roussin de la Hague, l'Ouessant, le Landes de Bretagne, le Rouge de l'ouest, le Vendéen, pour ne citer qu'eux.

Le pari de cette rencontre était, outre la volonté de réunir les différents acteurs de la filière laine (éleveurs, artisans, élus, etc.), d'organiser un concours de laine sur mouton vivant - chose qui n'existe plus depuis des décennies dans notre pays. Une grille d'analyse pour l'évaluation de la laine a été rédigée pour cette occasion et celle-ci a permis aux juges d'apprécier les différentes qualités des animaux présentés au concours.

Les visiteurs ont pu déambuler parmi les moutons et jeunes ovins présents, découvrir plusieurs artisans valorisant cette laine de pays aux qualités indéniables, assister à une table ronde où les acteurs de la filière ont pu discuter des enjeux pour l'avenir, partager des idées / débouchés / stratégies, assister à une démonstration de tonte aux forces, etc.

 

J'ai ainsi passé deux journées vraiment conviviales, entre démonstrations de filage et rencontre de mes pairs, éleveurs ou artisans, tous très satisfaits de cet évènement qui nous rassemblait autour de ce thème qui nous tient tous à cœur.

 

🤸🏻‍♀️ Voir qu'autant de personnes se mobilisent pour valoriser cette belle matière me conforte encore davantage dans le choix de mon activité.

 

De belles interactions sont d'ores et déjà engagées avec certains de mes collègues et je me réjouis des suites positives que ces rencontres pourront engendrer 😀

Quelques articles de journaux :

Ouest France

La Manche Libre ici et ici (les dates sont erronées dû à un changement dans la programmation du Marché couvert mais il s'agit bien du bon évènement)

Actu.fr

 

Et enfin, un extrait du 19/20 Normandie du 19 novembre où Tourneboulaines fait une apparition remarquée 😋

Reportage de France 3 Normandie au JT 19/20 du 19/11/2022 :

 

Agriculture : une filière laine à filer

L’hiver arrive et vous l’avez tous senti et peut-être déjà sorti les gros pulls mais avez-vous regardé d’où vient la laine ?

Quand le Royaume Uni en est le 4ème exportateur mondial, la France n’apparaît même pas dans le top 100.

Comment expliquer une telle situation ? Éléments de réponse à St Hilaire du Harcouët dans le sud Manche avec Simon Derrien et Nicolas Dalaudier au festival de la laine.

 

Sous la halle du marché couvert, ce n’est pas l’affluence et l’ambiance d’un concours dédié aux bovins. En lieu et place des vaches et des taureaux, des moutons et des brebis nettement moins populaires que les limousines, normandes et autres charolaises. Résultat de ce désamour, la France ne produit presque plus de laine, malgré les 7 millions de moutons présents dans l’hexagone.

Emmanuel Legrand,  éleveur et président de l’Organisme de sélection des races normandes (OSCAR) :

« La première raison d’être d’un mouton, c’était sa laine. Puis progressivement, on a réussi à améliorer et aussi à produire de la viande. Progressivement, on a glissé, glissé et finalement, la laine n’a plus aucune valeur, ou très très peu de valeur, du moins dans notre pays, et il reste la viande. Pour nous éleveurs, la laine, progressivement, s’est transformée en déchet. Donc il faut qu’on arrive à se débarrasser de ce déchet. »

Dans l’hexagone, la laine est tellement peu considérée que la quasi-totalité des outils industriels qui existaient pour la laver ou la filer ont disparu.

Patrick Van Nuvel, éleveur et organisateur du festival :

« Aujourd’hui, ce qui manque concrètement en France, c’est un centre de lavage et un centre de cardage, parce que lorsqu’on envoie laver la laine en Belgique, on perd entre 30 et 40 % en poids, donc vu le coût des transports, c’est catastrophique. Un centre de lavage et un centre de cardage permet de reprendre la main. » 

Chez nos voisins britanniques, la même laine que celle produite en France se vend deux à trois fois plus cher car la production est contrôlée par un organisme national, le Wool Marketing Board, qui fixe un cahier des charges très précis.

Nicolas Poupinel, éleveur et juge de concours :

« Les acheteurs, comme ça, ils sont sûrs de ce qu’ils achètent. Ils ont des laines de plein air, de bonne qualité, ils ont un échantillon et l’échantillon correspond au 7 tonnes qu’il y a derrière.

- Donc ils sont prêts à payer un peu plus ?

- Oui parce qu’il n’y a pas de surprise. La laine française, c’est une catastrophe, c’est mélangé, du gros, du fin, on a des laines jaunes au milieu de belles laines blanches. Quand on a une toison toute jaune, elle ne doit pas être là. »

 

Mais les éleveurs français ont décidé de prendre leur revanche, ils sont en train de réorganiser la filière, comme avec ce concours, avec un objectif : que la laine tricolore retrouve ses lettres de noblesse.

 

Reportage : S. Derrien / N. Dalaudier / E. Desrame


Écrire commentaire

Commentaires: 0