· 

I'm dancing in the rain

Un certain lundi, alors que la pluie n'avait pas l'air de vouloir s'inviter, une grande envie me prit de me lancer dans une activité des plus ludiques (mais pas moins laborieuse pour autant) : laver la laine en faisant un pied de nez à mon fournisseur d'électricité.

Oui, laver la laine sans électricité (ou gaz) avec mon super chaudron que j'utilise habituellement pour la popotte en campement médiéval, un autre chaudron réservé au lavage (ou futures teintures) et plein de petits bois ramassés de-ci de-là sur le terrain, morceaux de branches, vieilles solives inutilisables, racines, quelques petites bûches...

La laine avait préalablement été trempées quelques heures dans deux bains d'eau de pluie pour un bon décrassage des poussières et une partie du suint.

Habituellement, j'utilise la laine sous cette forme - en gardant une certaine quantité de suint - mais j'avais envie de tester le lavage plus en profondeur avec de l'eau chaude, voire très chaude pour voir comment celle-ci se comporte au cardage, notamment avec les mélanges de différents types de laine.

Donc l'idée est de faire bouillir (ou presque, j'avoue avoir eu un peu de mal à monter autant en température, la température extérieure avoisine encore malgré tout les 3/4° le matin) l'eau de pluie dans le premier chaudron, de transférer cette eau bien chaude dans le second pour y faire tremper la laine en filet avec un tout petit peu de savon. Et d'enchainer les bains en essayant de garder l'eau de lavage toujours bien chaude pour un bon dégraissage, le chaudron n°1 servant toujours à alimenter en eau chauffée.

La laine est ensuite mise à refroidir pour pouvoir la rincer avec de l'eau à température ambiante (un peu glagla en ce moment donc... bonne pause car c'est un des moments où la laine peut feutrer, du chaud vers le froid).

C'est tout l'intérêt d'une bonne réserve d'eau de pluie... car même en gérant bien le processus, il en faut une bonne dose. C'est ce qui m'a cruellement manqué cet été... j'ai effectivement fait le choix d'arroser le potager plutôt que de laver les toisons pendant la sécheresse (😀 l'été prochain, le jardin aura ses deux cuves dédiées ).

Je rappelle que l'eau de pluie constitue vraiment l'eau idéale de par son taux d'acidité (environ 5,6) assez proche de celui de la laine brute (également légèrement acide 6,8). Qui plus est, elle est gratuite 😉

Trois bonnes heures plus tard (bien oui, quand même), ce ne sont pas moins de 6 toisons qui ont pu passer par les étapes du lavage, avec léger essorage pour terminer dans les filets de séchage qui les accueillent pour au moins une semaine - l'atmosphère est encore bien chargée d'humidité mais je fais quand même sécher sous abri donc l'ensemble reste sensible à la météo malgré tout.

4 toisons d'Avranchin et 2 toisons de Landes Bretagne seront donc bientôt prêtes pour le cardage une fois sèches. Encore un peu de boulot en perspective mais l'étape du filage n'est plus si loin 👌


Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Pauline L de Bréhal (mercredi, 01 mars 2023 20:46)

    Magnifique démonstration ! L'ensemble de l'infolaine de Valérie-Anne est toujours aussi réjouissant ! Merci beaucoup et félicitations pour ces belles occupations, que ce soit le soin aux brebis et agneaux que le travail de la laine, ce merveilleux produit ! Et bravo aussi pour les néga-watts !!!!